Alors que Marine Le Pen veut faire oublier qu’elle est la fille de son père en se targuant d’une virginité nouvelle, alors que le parti au pouvoir suit son chef sur la voie d’une banalisation et d’une justification des thèses du Front National, de plus en plus de gens sont tentés par le vote d’extrême droite, rendu plus facile en ces temps de crise économique et d’incertitude internationale. Quelle stratégie adopter face à cela ?
Première possibilité : dire que le FN pose les bonnes questions, tenter d’y apporter des réponses souvent proches des leurs, leur donner raison en pensant que les électeurs vont s’en détourner. Cette technique ne tient pas trois secondes et les faits, toujours cruels, l’ont prouvé pour l’UMP.
Deuxième possibilité : décortiquer le programme du FN, leur répondre point par point qu’ils ont tort, argumenter, justifier, démontrer. C’est ce que tentent de faire certains socialistes, là aussi avec échec manifeste. Cela tient à la nature même de ce parti : le populisme. Il se nourrit de simplisme et de jugements à l’emporte pièce, il aime les exemples chiffrés sortis d’on-ne-sait-ou, les tautologies et les appels aux plus bas instincts humains. La logique et l’argumentation ne peuvent rien contre cela, c’est donc peine perdue.
Troisième possibilité enfin : le diaboliser, le marginaliser, le rendre honteux, infréquentable. Il faut l’expulser des plateaux télés. Débattre avec le FN ne sert à rien : on perd à chaque fois face au populisme. Il faut le mettre constamment face à sa vraie nature. Ce n’est pas très difficile : il suffit qu’ils se sentent un peu à l’aise avec leur nouvelle image que la vraie suinte déjà. Il ne faut pas avoir peur des références à notre passé sombre, car l’histoire bégaye souvent. Il faut le circonscrire à un rôle de vote protestataire : ce vote-là ne dépassera jamais les 15 % dans un pays comme la France. Le FN est un parti ringard, ses élus sont incompétents, clientélistes, deviennent vite des notables locaux qui servent les leurs. C’est cela qu’il faut montrer.
L’UMP fait gravement fausse route. Le Canard Enchaîné prêtait à François Fillon les mots suivants : « Cette droitisation fait l’effet d’un passeport qui autoriserait le vote en faveur de Le Pen. » C’est tout-à-fait ça. Un virage à 180 degrés est nécessaire.
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