Simplement à gerber. Une pub pour un établissement de crédit m’a rappelé ces reportages de M6 investigations ou TF1 Inside, où des gens de classe populaire se retrouvent au fond du trou à cause d’une accumulation de crédits.

La structure du spot publicitaire est très simple. Attention, les noms et dialogues sont modifiés pour les besoins de la démonstration. Tout d’abord, on vous présente une dame fort sympathique, mais qui a un problème : sa maison est moche. Déco surannée, papier peint déchiré, nappe d’un très mauvais goût. C’est à ce moment intervient une femme dont on ne sait pas si elle est une amie ou une employée d’une agence de crédit. Peut-être les deux, façon « une amie qui vous veut du bien ». Elle engage la conversation : « Ben alors, qu’est ce qui se passe Mauricette ? ».

La sympathique Mauricette est bien gênée : chez elle c’est moche. Mais comme elle est très conne Mauricette (sympathique mais conne), elle ne sait pas quoi faire. Là, son amie, qui est très intelligente, elle, rétorque : « mais qu’est ce que tu attends pour changer la décoration ? ». Le calvaire continue pour la pauvre Mauricette, qui baisse la tête et avoue, honteuse : « Ben… j’ai pas de sous. ».

C’est à ce moment là qu’on se rend compte que si l’amie de Mauricette – appelons-la Denise pour notre démonstration – se soucie de sa déco, c’est qu’elle a une idée derrière la tête. D’abord, elle culpabilise Mauricette – et donc toutes les Mauricette de France – sur la qualité de sa décoration. Or, à l’ère des Valérie Damidot, il est totalement honteux d’avoir un intérieur de merde. Mais Denise ne s’arrête pas là. Elle culpabilise aussi Mauricette sur ses rentrées d’argent. Quoi de plus honteux pour Mauricette que d’être mise le nez devant ses difficultés financières.

Mais telle le prêcheur qui dit à ses fidèles que Dieu peut régler tous leurs problèmes, ou tel le candidat aux présidentielles qui annonce à ses électeurs qu’avec lui tout devient possible, Denise a la solution pour Mauricette : « T’as pas de sous ? Ben prends un crédit, voyons ! ».

Bref, tout cela est à vomir. Bienvenue dans la société de consommation.