Une rébellion couve dans les bureaux des sociétés du monde. Une rébellion silencieuse mais dont la dynamique est imperturbable, tel un rouleau compresseur : ils sont de plus en plus nombreux à dire non au Powerpoint !
Pour ceux qui ne connaissent pas Powerpoint, il s’agit d’un logiciel de présentation édité par Microsoft et inclus dans la suite bureautique Office. Il sert de support graphique à des présentations réalisées dans le cadre professionnel ou scolaire. Il y a évidemment des logiciels concurrents, notamment open source qui fournissent le même type de service, mais Powerpoint est de loin le plus utilisé dans le monde.
Où est le problème ? Il est vrai que Powerpoint remplace avantageusement les anciens supports de présentation qu’étaient les tableaux imprimés, les transparents, les tableaux noirs où l’orateur écrivait à la craie. Le logiciel procure ainsi un gain de temps appréciable et permet des animations esthétiques qui aideront la présentation.
Le problème vient plutôt de l’utilisation de Powerpoint. Il a pris une place si importante dans les entreprises et les organisations qu’il ne sert désormais plus seulement de support à un discours. Powerpoint façonne le discours, il fausse le discours, le discours devient une adaptation des diapositives. Selon Franck Frommer (La Pensée Powerpoint : enquête sur un logiciel qui rend stupide), le risque est grand pour une entreprise ou une organisation de faire de graves erreurs, car l’omniprésence du Powerpoint entraine une trop grande simplification des problématiques qu’il faut faire tenir en quelques bullet points.
En effet, bien souvent, le Powerpoint a remplacé l’abstract, le résumé, la fiche de synthèse. N’avez-vous jamais complètement décroché lors d’une présentation parce que l’orateur ne faisait que lire des diapositives vides de sens ? Ne vous a-t-on jamais demandé, alors que vous veniez de rendre un rapport, d’en faire une version Powerpoint en quelques slides ?
Certaines entreprises commencent à faire le pari de la fin de ce nivellement par le bas en encourageant la stricte limitation de cet outil à son rôle initial de support. Et les initiatives individuelles sont de plus en plus nombreuses : certains privilégient désormais des formats plus traditionnels non graphiques. Personnellement, je vous recommande de fuir toute offre d’emploi demandant une parfaite maîtrise de Powerpoint !
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