Divagations, épisode 4
La Villa Montmorency est une sorte de camp retranché de luxe à l’intérieur d’un des quartiers les plus chics de la capitale. C’est ici que se retrouvent les milliardaires qui veulent snober les millionnaires. Pour y entrer, il faut montrer patte blanche à un gardien bourru ou braver de hautes clôtures. C’est là, dans ces quelques hectares de campagne en plein cœur de la capitale, que vivent dans des pavillons individuels quelques patrons du CAC 40, quelques stars du showbiz, qui se disent bonjour les matins d’été en taillant leur haie. Et c’était là que Tony Ransas, dit l’Arnaqueur, emmenait Antoine.
« Qu’est-ce qu’on va foutre à la Villa Montmorency ?, demanda ce dernier. Tout ce que la France comporte de parasites s’est donné rendez-vous pour quelque rite initiatique, et vous voulez de moi comme sacrifice rituel ?
– Mais c’est que vous avez de l’humour, dites donc ! On vous disait dépressif, je vois qu’il y a encore en vous ce petit côté pince sans rire qui faisait votre charme lorsque vous aviez du talent. Non, si je vous emmène Villa Montmorency, c’est parce que nous y retrouvons quelqu’un qui a des révélations à faire. C’est une personne très importante, très surveillée par l’État, qui a des choses un peu sensibles à balancer. Mais ce monsieur, puisque c’est d’un homme dont nous parlons, veut balancer tout ça de manière subtile, car plus ça sera fin, plus ça sera efficace. Enfin c’est sa façon de penser, moi là-dedans je ne suis qu’un intermédiaire, vous savez.
– OK, et en quoi je suis indispensable là-dedans ?
– Oh rassurez-vous : vous êtes loin d’être indispensable. C’est juste que nous pensons que vous serez assez discret pour garder la combine pour vous, et assez en manque de notoriété pour accepter la mission, qui consistera bien évidemment à écrire un bouquin en suivant scrupuleusement les consignes de notre employeur. Vous avez compris ?
– Donc en gros je dois romancer un déballage de casseroles politiques, c’est bien ça ?
– Qui vous a dit qu’il s’agissait de politique ? Il s’agit plutôt de business, de marchés truqués, et de… et de politique, oui, vous avez raison. De toute façon, quand il y a des trucs bizarres, la politique n’est jamais loin ! »
C’était l’épisode 4, à suivre…
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