La justice fiscale est souvent sujet de débat entre les tenants d’un impôt taxant plus lourdement les hauts revenus et ceux qui prônent au contraire une proportionnalité de l’impôt, chacun payant la même part de son revenu.

Lors d’un de mes oraux d’examens d’économie, le sujet à traiter était : « Impôt direct ou impôt indirect ? ». Il s’agissait de dresser le bilan des avantages et des inconvénients de chacun, et je m’étais enlisé avec mon examinateur sur la notion de justice ou d’injustice fiscale.

Pour cela, il faut saisir une notion : la progressivité de l’impôt, qui signifie que plus on a un revenu élevé, plus la part imposable de ce revenu est élevée. C’est le cas de l’impôt sur le revenu (IRPP) par exemple. La deuxième catégorie d’impôts sont les impôts proportionnels, ou quel que soit son revenu, l’individu payera le même pourcentage d’impôts. C’est le cas par exemple de la CSG. Et enfin, de l’autre côté, il y a les impôts régressifs que sont les impôts indirects comme la TVA. En effet, les plus pauvres dépenseront la quasi totalité de leur revenu disponible et paieront donc dessus 19,6 % de TVA alors que les plus aisés pourront épargner la plus grosse part de leur revenu et ne paieront donc de la TVA que sur une faible partie.

Le débat avec mon examinateur portait sur le fait de savoir si au global, l’impôt total était progressif, proportionnel ou régressif. Évidemment, j’avais l’intime conviction que l’impact de l’IRPP progressif était devenu si faible qu’au total l’impôt était régressif : les plus pauvres payant plus d’impôts proportionnellement à leur revenu que les plus riches. Mais sans chiffres pour étayer cette hypothèse, le débat pouvait durer longtemps. Il fut d’ailleurs interrompu avant que nous ayons pu nous mettre d’accord.

Il peut aujourd’hui être rouvert, car je viens de découvrir que trois économistes vont publier un livre intitulé « Pour une révolution fiscale » et surtout un site Internet déjà en ligne qui détaillent, chiffre et modélisation mathématique à l’appui, que j’avais raison à mon examen. Merci messieurs, mais c’est trop tard. Les auteurs font également des propositions que nous aurons certainement l’occasion de développer sur ce site.