L’année n’a plus qu’un jour à vivre et moi j’en profite pour aller au Louvre. C’est sympa d’avoir une carte Louvre jeune et de pouvoir entrer quand on le souhaite dans le plus grand musée du monde sans avoir à passer par la case « touristes ». En pénétrant dans le palais, j’ai eu le même sentiment qu’en franchissant une barrière de péage, par exemple Saint Arnoult, un jour de grands départs, en utilisant la voie réservée au télépéage : le sentiment d’être un privilégié.
En demandant à des gens, qui en étaient encore à la moitié de la queue qui tortillait entre les vigiles, depuis combien de temps ils patientaient, les réponses étaient à la fois résignées et pleines d’espoir quant aux merveilles qui les attendaient. Ils étaient en quelque sorte les victimes expiatoires d’un sacrifice : je ne mérite pas l’honneur de contempler tant de beautés, alors je m’en rends digne en subissant une queue d’une heure et demie, et le tout avec le sourire.
La plupart des visiteurs que j’ai aperçus étaient des touristes étrangers qui profitaient de vacances de Noël pour visiter la capitale. Mais j’ai eu du mal à comprendre ce qu’ils faisaient à cet endroit-là. Il était 16 heures, et certains arrivaient à peine. Je ne comprends pas ce qu’ils faisaient dans une file d’attente aussi longue alors que le musée ferme à 17h30. L’explication vint rapidement : « nous achetons des billets ce soir pour pouvoir entrer demain matin tôt afin d’en profiter au maximum ».
J’avais beau faire montre de compassion, s’il y a une chose pour laquelle j’ai toujours eu du mal, c’est perdre mon temps dans les files d’attente, ce que ma carte Louvre Jeune m’a permis d’éviter. J’en ai profité pour découvrir pour la première fois une galerie qu’en général on évite – et qui d’ailleurs était bien vide – la galerie Richelieu où figurent les appartements privés de Louis XVIII à Napoléon III. Il y a même les collections privées d’Adolphe Thiers. Un plongeon fascinant dans une époque tourmentée de notre histoire qui a vu se succéder tant de régimes, de révolutions et d’engouements pour de nouvelles figures. Une époque où la France se cherchait.
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