Aujourd’hui, je regarde avec attention un de ces énièmes sondages qui traitent des priorités des Français. La hiérarchisation est assez stable dans le temps : le chômage et l’emploi restent de loin la préoccupation majeure des sondés, même si par le passé le pouvoir d’achat était devant. Mais c’était ponctuellement et juste avant la crise de 2008. Aujourd’hui, apparemment, les personnes interrogées s’inquiètent moins du niveau de leur salaire que d’en avoir un.
L’ordre des sujets qui préoccupent le plus les Français est donc le suivant :
- Emploi
- Santé
- Pouvoir d’achat
- Retraites
- Enseignement
- Environnement
- Sécurité
À noter que l’environnement et la sécurité sont très loin des préoccupations de tête.
Maintenant, vérifions que les préoccupations du chef de l’État sont les mêmes que celles de ceux qu’il administre. J’ai compilé les sujets traités lors de l’interview du Président de la République par trois journalistes le 16 novembre dernier. Voici, dans l’ordre de temps passé durant l’interview, les sujets traités :
- Remaniement 15 minutes
- Présidentielle 2012 14 minutes
- Immigration 14 minutes
- Bouclier fiscal 9 minutes
- Sécurité 9 minutes
- Retraites 7 minutes
- Santé 5 minutes
- International 4 minutes
- Emploi 2 minutes
- Déficit public 1 minute
- Droits de l’homme 40 secondes
Ainsi, le Président a traité le sujet de préoccupation principal, l’emploi, pendant seulement 2 minutes soit 2,75 % du temps qui lui était imparti. De même, la santé n’a été évoquée que sous l’angle de la dépendance pendant 5 minutes. Près d’une demi-heure a été passée à parler de politique politicienne. La sécurité et l’immigration, qui ne sont une préoccupation que pour 22 % des Français, soit uniquement le socle UMP et les personnes âgées selon le sondage, ont retenu 23 minutes du temps de parole du Président. Et même si on associe le bouclier fiscal au thème du pouvoir d’achat, il faut reconnaître que cette mesure n’a d’impact que sur le pouvoir d’achat d’une très faible partie de la population.
Je vous laisse bien évidemment méditer sur ces chiffres. Ils me paraissent éloquents et en complet décalage, mais peut-être que le Président avait un cœur de cible en tête…
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