Il y a beaucoup d’enfants qui ont peur la nuit. Peur d’un monstre qui se serait caché dans le placard ou l’armoire de leur chambre. Ou bien d’un fantôme qui se terrerait sous leur lit.
Beaucoup demandent une veilleuse, une petite lumière qui les rassure et qui leur rappelle la civilisation bien confortable et tranquillisante de leurs parents. Ils peuvent également être rassurés par le fait de laisser leur porte ouverte pendant la nuit, pour les mêmes raisons. A contrario, d’autres préfèrent que ladite porte soit fermée, pour que les viles créatures tapies à l’extérieur n’entrent pas lorsqu’ils sont assoupis.
Il y a ces petits bruits étouffés qui seraient insignifiants en plein jour mais dont l’impact est démultiplié dans le silence de la nuit : un vieux parquet qui craque, le bourdonnement d’une mouche sur le plafond, le grincement d’un volet par temps venteux. Alors on enfonce sa tête sous la couette, on plaque l’oreiller sur les oreilles et on se prépare à se faire dévorer. Bon, bien évidemment, il ne se passe jamais rien, on finit par oublier cette peur fantasmagorique pour s’enfoncer petit à petit dans l’imaginaire chimérique qui accompagne le sommeil.
Climbing up the Walls, Radiohead
Je me souviens du groupe Radiohead qui a écrit une chanson sur cette peur, dans OK Computer, intitulée Climbing up the walls que vous pouvez écouter en lisant. Une plongée à l’intérieur de soi-même, lorsque la lumière est éteinte, un souffle derrière l’oreille, un sentiment de solitude. Dans la même veine, un poème écrit il y a quelques années déjà intitulé Endless sorrow (Tu me redoutes) :
Je suis là,
Car partout tu me vois,
Partout où tu regardes,
Toujours tu prends garde.
Je te hante,
Je te scrute,
Je te cerne,
Je suis ta haine.
L’ombre dans le noir,
La lueur dans le soir,
Un grincement dans la nuit,
Le silence puis le bruit.
Tout te porte à croire,
Que quelqu’un peut te voir,
Et toujours tu t’endors,
En pensant à ta mort.
Naïveté enfantine, qui peut perdurer chez certains à l’âge adulte – mais attention, ça peut vite virer à la pathologie.
Allez, toutes ces pensées sombres m’apprendront faire des quizz sur Brice Hortefeux sur le site du Nouvel Observateur.
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