Faute avouée… Jérôme Cahuzac a menti : il a bien possédé un compte en Suisse, rempli de près de 600 000 euros de liquidités. Pourquoi avait-il ce compte ? La réponse viendra bien assez vite, mais force est de constater que la consternation a laissé place à l’indignation de toute la classe politique, gauche comprise.

Ainsi, la carrière politique de M. Cahuzac est finie. Ou en tous cas, suspendue pour un bon bout de temps : les politiques reviennent toujours aux affaires, il suffit juste de laisser le temps aux gens d’oublier. Mais il y a encore plus exécrable que les mensonges de l’ancien ministre du budget : il y a les réactions de part et d’autre du spectre politique.

Ce n’est pas la dérive d’un homme, mais celle d’un système

À gauche, on crie à l’indignation, on parle de la dérive d’un homme. Un seul. « Ça va, les autres, ils sont clean. » Le souci c’est que c’est faux : M. Cahuzac n’a pas le monopole de la corruption, du mensonge, de la duplicité,… C’est le pouvoir qui corrompt tous ceux qui s’en approchent, quel que soit le niveau du pouvoir, quelle que soit l’intégrité de celui qui le prend.

À droite, on jubile. Alors même que l’ancien président est empêtré dans de multiples affaires toutes plus nauséabondes les unes que les autres. Alors même que le président de l’UMP a gagné en fraudant contre son adversaire. Alors même que tous ces gens sont très loin d’avouer l’ensemble des fautes qu’ils ont commises.

À l’extrême-droite, on se pose en garant de la morale publique. On peut en rire : le FN est le parti qui, en proportion, concentre le plus de personnes condamnées. Marine Le Pen demande une dissolution car elle sait qu’elle a le vent en poupe. Mais sa famille politique est la pire de toutes.

On l’a déjà dit et répété sur ces pages : nous sommes au bout d’un système, dans une impasse. La démocratie toute entière est en péril et ce n’est plus une alternance politique qui sauvera les apparences. Il faut changer totalement de mode de fonctionnement, et enfin, laisser les citoyens eux-mêmes gérer leur destin. Dans tous les cas, ça ne pourra être pire que ce que nous concoctent nos dirigeants politiques de tous bords.