François Hollande maintenant élu, il va devoir former un gouvernement resserré et paritaire, comme il l’a promis, de 15 personnes. Il devrait annoncer ce nouveau gouvernement au lendemain de la passation de pouvoir, le 16 mai prochain. D’ores et déjà, les tractations doivent certainement être en cours entre le PS, EELV, le Front de Gauche et le MoDem.

L’équation est difficile pour le nouveau Président : il va devoir évaluer le poids respectif de chacune des formations pour leur attribuer des ministères. Et il n’y a aujourd’hui aucun moyen d’évaluer facilement le poids de chacun. On pourrait imaginer prendre les résultats de l’élection présidentielle, mais celle-ci tenant plus à la personnalité des candidats et aux circonstances – vote utile – les poids des différents partis dans le paysage politique français ne sont pas du tout représentés par leur score du 22 avril dernier.

Que prendre alors ? Les dernières élections se sont tenues en 2011 et ce furent les cantonales. Problème : elles ne concernaient que la moitié des cantons. Lors de ces élections, le FDG a réalisé un score quasi identique à celui d’EELV avec 9 % contre 8 %. Le PS, quant à lui, a rassemblé près de 25 % des voix et le score du MoDem fut anecdotique. La répartition des quinze postes ministériels donnerait donc 7 ministres PS, 3 ministres FDG, 2 ministres EELV, 1 ministre PRG et 1 ministre MoDem.

La véritable échéance réellement nationale fut les élections régionales de 2010, mais ça fait déjà deux ans. À cette époque, les Verts avaient largement surclassé le Front de Gauche avec plus de 12 % des voix contre moins de 6 %. Le PS avait obtenu 29 % des voix et le Modem 4 %. La répartition des postes ministériels serait donc la suivante : 7 ministres PS, 4 ministres EELV, 2 ministres FDG, 1 ministre PRG et 1 ministre MoDem.

Quelle que soit la répartition prévue par François Hollande, il est probable que le faible score d’Eva Joly joue dans la balance. Mais ce serait une erreur de croire que le poids des écologistes est représenté par ce score. En outre, il y a des chances que le Front de Gauche refuse de participer au gouvernement en cas d’alliance avec le parti de François Bayrou. En résumé : tout est possible !