Les spécialistes ont sorti leurs petites calculettes et ont estimé à 10,3 milliards d’euros le budget de l’opération de TVA sociale voulue par Nicolas Sarkozy. Pour rappel, la TVA sociale telle que proposée par la majorité prévoir l’augmentation au 1^er octobre 2012 de la TVA à taux plein de 19,6 % à 21,2 %. En parallèle, le gouvernement propose une diminution des cotisations patronales sur les salaires. L’opération étant à somme nulle, le coût de l’allègement de charges de 10,3 milliards d’euros sera intégralement compensé par l’augmentation des recettes de TVA elle-aussi de 10,3 milliards d’euros.

Selon Valérie Pécresse, ministre du budget, l’opération a plusieurs finalités déjà exposées dans ce billet. Une de ces finalités est la création de 100 000 emplois. L’INSEE table quant à elle à un chiffre deux fois moins important.

C’est là qu’intervient un petit calcul. Pour les créations d’emplois, soyons optimistes et suivons le chiffre de la ministre. Nous avons donc un budget de 10,3 milliards d’euros censés créer 100 000 emplois. Cela représente donc un coût annuel de 103 000 euros par emploi créé, soit environ 8 500 euros par mois par emploi.

Non, vous ne rêvez pas, l’UMP est prêt à financer un emploi à hauteur de 8 500 € ! Certes, ce ne sont pas les caisses de l’État qui trinquent mais celles des Français, puisque l’opération sera financée par vos achats au quotidien : 10,3 milliards de TVA supplémentaire représentent un surcoût moyen de 160 euros par habitant, sachant que la somme est quasi identique quel que soit le revenu. Il est à gager qu’une telle hausse de l’impôt sur le revenu aurait plus fait bondir que la TVA, mais ça fait quand-même une somme.

En résumé, l’opération de TVA Sociale revient à faire payer aux consommateurs un cadeau aux entreprises de 8 500 euros par emploi créé. Mais encore plus fort : si les entreprises n’ont pas envie d’embaucher, elles ont quand-même leur récompense ! Et dire que l’UMP hurle quand le PS prévoit la création de 150 000 emplois d’avenir au SMIC soit un coût de 2 milliards d’euros, dont on est sûr qu’ils existeront bien !