La démocratie, l’Europe et les banques

on 23 février 2012 | Un commentaire

En proie à une dette abyssale, la Grèce est aujourd’hui sommée de faire face à cette situation en se pliant, si possible avec bonne volonté, aux recommandations de l’Union européenne et du FMI. Pour obtenir une « aide » qui s’apparente plutôt à une dose de morphine pour patient en fin de vie. De quoi s’agit-il ?

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Le budget 2012 de la Grèce a validé un excédent primaire. C’est-à-dire que, hors remboursement de la dette et de ses intérêts, le budget grec dégage plus de recettes que de dépenses. Pour comparaison, la France a un déficit primaire de plus de 4 % en 2010 et n’a eu récemment d’excédent primaire que lors du gouvernement Jospin et durant quelques mois lors du gouvernement Villepin. La Grèce fait donc mieux que l’Allemagne, mieux que la France. Mais ça n’est pas suffisant, car la dette est si abyssale qu’il lui faut un excédent primaire de plus de 5 % durant cinq ans d’affilée pour que sa dette commence à peine à fléchir ! Après cela, il faudra des décennies de serrage de ceinture pour revenir à une situation normale.

Autant dire que les milliards du plan de sauvetage débloqués cette semaine ne sont qu’un grain de sable dans le désert, qu’il faudra des dizaines et des dizaines de plans similaires, et que les Grecs ne sont pas au bout de leurs peines.

Bref, tout le monde s’appauvrit, les États abandonnent leur souveraineté à des mécanismes automatiques, pour rien. Car, de toute façon, la Grèce sera bientôt en défaut de paiement, et c’est tant mieux : un pays pressurisé pendant aussi longtemps a deux issues possibles qui sont la dictature ou la révolution. L’une n’empêchant pas l’autre. Il n’y a aucune obligation à affamer un peuple pour des raisons purement financières, il n’y a aucun scrupule à ne pas rembourser des créanciers bénéficient de taux très élevés qui impliquent une part de risque non négligeable.

J’attends avec impatience que nos dirigeants ouvrent enfin les yeux, repassent à des mécanismes qui sont utilisés partout dans le monde, où les États peuvent emprunter à des taux proches de zéro à leur banque centrale. J’attends avec impatience que l’Europe se concentre enfin sur l’investissement, la ré-industrialisation, car il est plus qu’urgent de sortir nos pays de la crise permanente dans laquelle ils sont depuis dix ans.

 

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1 réponse to “La démocratie, l’Europe et les banques”

  1. 25 février 2012

    FantasticFab Répondre

    Plutôt très d’accord avec ton analyse : on aurait pas osé demander en France la moitié des sacrifices qu’endure la population grecque sans risquer une révolution.

    Ce n’est peut-être pas à cause de la « finance » que la Grèce est dans cette situation actuellement; mais ce qui est certain, c’est que son salut ne viendra pas du sacrifice de sa population à l’autel du sacro saint remboursement de la dette.

    L’aide européenne se fait de toute façon à fonds perdus. Autant laisser le pays sombrer, et rebâtir sur des bases saines (comme l’Argentine en son temps). Problème, ça reviendrai à avouer, pour nos chers gouvernants, que l’on s’est planté en les acceptant dans la zone euro il y a 15 ans…

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