Posons-nous quelques secondes pour faire le bilan, à quelques mois de l’élection présidentielle, du quinquennat de Nicolas Sarkozy qui se termine. Nous avons commencé par l’emploi et la démocratie. Maintenant, penchons-nous sur un sujet qui a fait beaucoup parler de lui cette année : la dette.

Nicolas Sarkozy proposait en 2007 les choses suivantes :

« C’est pourquoi mon projet concilie trois objectifs: engager les réformes dont notre pays a besoin, baisser les impôts, réduire la dette et le déficit. Il est intégralement financé par des économies sur les dépenses existantes. Je ferai en sorte qu’à l’avenir il soit interdit de financer les dépenses de tous les jours par de la dette.»

L’objectif était de faire passer le déficit à 60 % du PIB d’ici à 2012. L’hypothèse de croissance retenue était de 2,25 % par an sur cinq ans. L’hypothèse était trop optimiste : la moyenne de croissance des cinq précédentes années était de 1,7 % et depuis 1980 la croissance moyenne annuelle de la France était de 2,1 %.

Le résultat n’est pas folichon. Tout d’abord, les soi-disant économies promises n’ont pas été à la hauteur des baisses d’impôts : le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux est un processus de long terme qui ne fait faire que peu d’économies au budget de l’État. Aucune autre économie substantielle n’était listée dans le programme de Nicolas Sarkozy.

En termes de chiffres, l’objectif était de réduire le déficit à 60 % du PIB en 2012. Il était de 64,2 % du PIB en 2007, c’était donc un objectif tout à fait raisonnable. Mais dès 2008, alors que la crise n’avait pas encore débuté, le déficit a grimpé à 68,2 % du PIB. Fin 2009, il explose à 79 % du PIB et atteint 82,3 % en 2010 soit les pires déficits depuis la Seconde Guerre mondiale (et peut-être même avant).

À peu près tous les gouvernements ont connu, depuis les années 70, une augmentation en valeur absolue de la dette publique. Seuls les gouvernements Jospin et Villepin ont réduit la dette en proportion du PIB. Les autres gouvernements l’ont gonflée, et pas qu’un peu comme le montre ce graphe.

Pour conclure, l’objectif était de réduire le déficit, mais sans réelle volonté le résultat est catastrophique au point de devenir un problème majeur pour la France.

Données INSEE