Ça y est, l’UMP est enfin favorable aux RTT ! Non, vous ne rêvez pas, Xavier Bertrand, ministre du travail, face à une nouvelle hausse importante du chômage – au plus haut depuis 1999 – a décidé la mise en œuvre de mesures rapides, dont la réduction du temps de travail !

Le constat du ministre est en parfaite contradiction avec la position tenue jusqu’ici par la droite, les libéraux, et surtout Nicolas Sarkozy, à savoir que le travail n’est pas une masse uniforme qu’il faut partager. Jusqu’ici, la droite reprenait l’antienne libérale qui veut que l’activité appelle l’activité, c’est-à-dire que plus les travailleurs travaillent, plus les entreprises embauchent. On est dans le même registre totalement absurde qui appelle les libéraux à dire que les allègements fiscaux sur les plus riches rejaillissent à un moment ou à un autre sur les plus pauvres. Ce genre de croyances est désormais balayé par la droite française, on ne peut que s’en féliciter !

Nicolas Sarkozy s’applique méthodiquement, face à leur échec flagrant, à défaire une à une les mesures en faveur du « travailler plus » dont le pendant « gagner plus » a un peu été mis de côté :   défiscalisation des heures supplémentaires, assouplissement des 35 heures, etc.

Mais rassurez-vous, le gouvernement ne passe pas socialiste pour autant. Pour réduire la durée du temps de travail, il existe deux méthodes. La première, qui va dans le sens des salariés comme la loi sur les 35 heures, est d’imposer à tous une réduction du temps de travail par la loi, mais sans baisser les salaires. Une autre méthode va dans le sens des employeurs : elle consiste à assouplir le recours au temps partiel, qui constitue donc une baisse du temps de travail accompagnée d’une baisse de salaire équivalente, un « travailler moins pour gagner moins » qui s’impose bien souvent aux salariés qui sont déjà en situation précaire. C’est ce qu’a fait l’Allemagne pour réduire son chômage à un niveau très bas.

Il est rassurant que nos gouvernants se penchent enfin sur le grand déséquilibre entre des cadres qui travaillent souvent plus de 45 heures par semaine et le nombre croissant de personnes qui ne travaillent pas du tout. Là est, à mon sens, la piste à suivre pour résoudre le problème de chômage de masse qui touche notre pays.