L’actualité semble s’accélérer en ce qui concerne la crise grecque. Après avoir trouvé un accord avec eux-mêmes, la France par la voix de M. Sarkozy et l’Allemagne par celle de Mme Merkel ont été surprises d’apprendre que le Premier-Ministre grec, M. Papandréou, avait décidé de le soumettre à référendum.
Les réactions ne se sont pas faites attendre du côté de la majorité parlementaire française qui a massivement qualifié cette décision de scandaleuse. Ces réactions ont tant été raillées par ceux qui se sont étonnés du fait que demander son avis à un peuple soit scandaleux, que je ne vais pas revenir dessus.
On reproche principalement aux Grecs de ne pas vouloir rembourser leurs dettes et d’être des fraudeurs au fisc. Si on ne généralise pas, on peut considérer ces deux affirmations comme manifestement vraies. Mais pourquoi donc ce peuple ne paierait-il pas ses impôts ? Les Grecs sont-ils naturellement mauvais payeurs ? Penser cela c’est friser le racisme. Alors, pour aller un peu plus loin dans la réflexion, il faut peut-être se demander pourquoi des gens ne payent pas d’impôts, et en corollaire, pourquoi des gens transgressent la loi, commettent des crimes, des délits, etc.
Lorsque des règles sont violées au vu et au su de tous c’est en général que le problème se situe non seulement au niveau de celui qui transgresse, mais aussi du côté de celui qui est chargé de sanctionner la transgression. Le laisser-faire conduit, à tous niveaux de la société, à des abus. C’est vrai de l’échelle d’un pays à celle d’un foyer : il est dans la nature humaine de prendre toute liberté prenable.
Cela dit, ce qu’on considère comme une habitude culturelle peut très vite changer, notamment lorsqu’un pays traverse un traumatisme. L’Allemagne a connu, dans les années 20 et 30, un traumatisme qui a conduit à une dévaluation monstrueuse de sa monnaie. Depuis, elle se veut la garante de l’orthodoxie monétaire. La fraude fiscale est sur le point, elle aussi, de réellement traumatiser la Grèce. Une reprise en main de la discipline citoyenne liée au paiement des impôts n’est donc pas impossible, même à court terme.
Un coup de barre à tribord est souvent suivi par un coup de barre au moins aussi violent à bâbord.
No Responses to “Is greed good?”