En ce jour, nous avons eu droit à un florilège de bon sens et de décisions intelligentes. Dans l’ordre, Laurent Wauquiez propose de limiter l’accès aux logements sociaux aux travailleurs, Philippe Meunier propose de limiter les allocations de sécurité aux personnes âgées de nationalité française, et enfin le Cora de Mondelange entame une procédure de licenciement contre une caissière pour vol de ticket de caisse.
Commençons par le ministre Wauquiez, coutumier du fait, qui suggère d’interdire l’accès aux logements sociaux aux chômeurs. Évidemment cette mesure irait tout à fait dans le sens de la réinsertion dans le travail des personnes sans emploi. Ceux-ci, qui ne peuvent déjà pas louer dans le privé – leur dossier étant systématiquement rejeté par les propriétaires – ni acheter – leur dossier étant systématiquement rejeté par les banques – ne pourraient même plus bénéficier d’un logement social. Il ne leur resterait donc plus qu’à dormir dehors, ce qui, reconnaissez-le, est un très bon départ pour le marché du travail.
Ensuite, c’est au tour du député UMP Philippe Meunier, dans la veine du FN, de demander la fin du versement des allocations de solidarité aux personnes âgées étrangères. De quoi s’agit-il ? Cette allocation est le nouveau nom du minimum vieillesse qui permet d’éviter que les personnes âgées bénéficiant de retraites très faibles ou inexistantes soient réduites à faire les poubelles. Les personnes résidant en France y ont droit, françaises ou étrangères en situation régulière. Effectivement, on peut supprimer toute prestation sociale aux étrangers comme le préconise le FN et la Droite populaire, mais dans ce cas il faut les exonérer de charges sociales. Pas sûr que d’un point de vue comptable ce soit génial. Et pas sûr que de mettre des milliers de vieillards à la rue soit une mesure efficace de salubrité publique.
Enfin, mais plus anecdotique, le Cora de Mondelange reproche à une de ses caissières de vol de ticket de caisse. Celle-ci aurait pris un ticket laissé par un client pour que son fils bénéficie d’une promotion chez Mc Donald’s. La direction argue que le ticket est la propriété du magasin. Juridiquement, il semblerait que celui-ci soit la propriété du client s’il le prend et de personne s’il l’abandonne. L’interdiction pour les salariés de le récupérer est possible, mais pas sûr que cela puisse être considéré comme une cause réelle et sérieuse de licenciement. Bref, beaucoup de mauvaise publicité pour Cora pour pas grand-chose.
1 réponse to “Lutte des classes”
27 octobre 2011
Brice TatonCette article illustre parfaitement la phrase de Gérard Filoche : « Avec la gauche, on n’a pas tout ce qu’on veut, avec la droite, on a tout ce qu’on veut pas »