S’accomplir. Cette idée permanente de donner un sens à sa vie. Source de motivation mais également de grande frustration. Soit qu’on place la barre si haut qu’on abandonne rapidement au premiers écueils venus, soit que les nécessités du quotidien nous écartent du chemin de l’accomplissement. Souvent il s’agit des deux à la fois.
Il y a tant de choses que je souhaite accomplir, mais qui me semblent insurmontables. Alors, je me lance quand-même, je tente, et je me laisse rapidement submerger par le réel. Ou par la facilité, le laisser-aller, le raisonnable.
On devrait tous, lorsqu’on se sent porté par les événements, s’arrêter et imaginer ce qu’on pourrait regretter si tout s’arrêtait là. Si nous n’étions, du jour au lendemain, plus en mesure de décider par nous-mêmes de quoi serait faite notre vie. Lorsqu’on se prête à ce genre d’exercice, on mesure dans un premier temps la chance qu’on a de pouvoir encore physiquement et mentalement être libre de nos mouvements, de nos pensées, de nos actes. Ça a un effet requinquant.
Puis, juste après, on se dit qu’avec toute cette chance, c’est quand-même bête de se retrouver là où on est, c’est-à-dire très loin d’où on a placé la barre de notre accomplissement personnel. On se retrouve nez-à-nez avec la vérité crue : il y a encore du boulot.
C’est à ce moment qu’il ne faut pas se décourager et prendre son courage à deux mains, se dire que la vie est courte et que les regrets sont longs. Y aller, se lancer !
Et alors, peut-être qu’à force de pugnacité, un jour, on y arrive, on touche l’accomplissement. À ce moment-là, la joie est de courte durée, car notre nature fait qu’on se fixe un nouvel objectif, toujours plus loin. Et au fur et à mesure que le temps passe, on va d’accomplissement en accomplissement. À ce petit jeu, certains ne s’arrêtent jamais : il n’y a pas de retraite pour les éternels insatisfaits, les éternels indignés.
Alors finalement, le bonheur ne se situerait pas dans l’accomplissement lui-même, mais dans le chemin à parcourir : fait d’action, d’apprentissage, de connaissance et de progrès. L’accomplissement, c’est la fin d’une étape, le bonheur ne peut exister que dans l’arrivée d’une étape suivante.
Photo : Polka magazine
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