Je fais partie de ceux qui ont été très heureux de passer à côté du service militaire. J’ai en effet pu être une des premières classes d’âge à inaugurer la JAPD (journée d’appel et de préparation à la défense), que j’ai faite dans une gendarmerie. Oui, je sais, assez loin de l’image de jeu vidéo que nous renvoient les pubs incitant à s’engager dans l’armée !

L’intérêt militaire de cette journée était fort limité, puisqu’il consistait simplement en la diffusion d’une vidéo de promotion de l’armée, ainsi que d’un discours. L’autre partie de la journée était consacrée à un test visant uniquement à vérifier que je n’étais pas dans la catégorie des illettrés. Autour de mois, des jeunes copiaient les uns sur les autres.

Je reste tout de même quelqu’un d’assez attaché aux symboles de la République. Mais la France, pour être forte, a besoin de ces gens qui la provoquent, la contestent. Toute institution sûre d’elle est faible, le doute la force à se remettre en question et à progresser. C’est pourquoi ce délit d’outrage au drapeau me semble être une idiotie sans nom, et c’est pourquoi cette nouvelle lubie de l’UMP de vouloir forcer les naturalisés à prêter allégeance aux armes est une connerie.

Il ne peut pas y avoir de respect de la République si ceux qui la dirigent ne la respectent pas. Ils ont le devoir de montrer l’exemple et trop d’affaires et de comportements ont montré récemment que ce n’est plus du tout le cas. Le rétablissement des valeurs passe donc par un changement drastique du comportement des élus, ou bien il faudra sérieusement songer à changer leur mode de désignation.

Le mépris dont les hautes sphères couvrent les citoyens se retournera un jour contre eux. On ne peut pas indéfiniment piétiner les gens, on ne peut pas indéfiniment leur manquer de respect. C’est là je pense que doivent se situer les efforts de citoyenneté. Si de plus en plus de personnes considèrent qu’ils sont tous pourris, c’est que de plus en plus de représentants élus du peuple le sont réellement. Il tient là de la nature humaine, évidemment, qui corrompt irrémédiablement tout détenteur d’une parcelle de pouvoir. À nous donc de les forcer à limiter ce pouvoir, et à le partager entre le plus grand nombre, pour le bonheur de tous.