Quand je m’ennuie je bouquine. Et quand je m’ennuie vraiment beaucoup, j’essaye d’imaginer ce que serait notre monde dans une autre configuration.
On pourrait imaginer par exemple un monde où l’Union soviétique aurait gagné la Guerre froide, ou bien un autre où la barbarie nazie aurait triomphé, un autre encore où Napoléon aurait gagné sa guerre face à la Perfide Albion. Un jour je me suis dit : à quoi ressemblerait un monde ultra-libéral : un monde où cette fiction aurait été poussée à son paroxysme.
Dans le monde merveilleux du libéral intégriste, l’État est réduit à son strict minimum : garantir le respect de la loi et de la propriété. Sinon c’est l’anarchie, la loi du plus fort, que le libéral n’aime pas . Alors comment faire ?
Une discussion avec un libéral convaincu m’a apporté quelques pistes. Selon lui, le seul élément nécessaire de l’État est la justice. Tout le reste peut être privatisé. Ça ne veut pas dire que le financement doit être forcément privé, mais c’est mieux quand-même. La justice ne peut pas être privée, mais l’exécution de ses sentences peut l’être : la police peut être privée, même si financée par l’impôt. De même que l’armée peut être gérée par des milices privées.
L’éducation me direz-vous ? Privée également, avec pourquoi pas un financement public, mais pas forcément. En fait, l’ombre de la main invisible plane sur tout et résout tous les problèmes : une poste privée privilégierait les zones urbaines aux zones rurales ? Eh bien si c’est un problème, l’homme rural déménage en ville. Un quartier est moins bien protégé par la milice privée qu’un autre ? Au bout d’un moment, tout le monde déménage dans le quartier bien protégé. Un travail est ingrat ? On en change. Facile !
La loi de l’offre et de la demande règle tout les problème des gens qui sont autant de paramètres d’une équation qui s’équilibre à tout moment. L’équilibre universel met enfin l’homme en harmonie avec son environnement. Enfin… si seulement l’homme n’était pas aussi imparfait : imprévisible, pas toujours logique, il va préférer habiter dans un quartier pourri parce qu’il a toujours vécu là, il va aimer des gens, il va avoir des sentiments. Bref : l’homme n’est pas adapté au libéralisme et ça, ça fait chier l’ultra-libéral !
4 Responses to “Imaginons un monde ultra-libéral”
27 août 2011
TofJ’aime bien, c’est aussi comme ça que je vois les choses.
Ceci dit, c’est facile de prouver que les extrêmes ne marchent pas (par les experiences ou par les suppositions); c’est le juste milieu qui est dur à trouver.
5 septembre 2011
FgmVersion détaillée dans Jennifer Government 🙂
5 septembre 2011
CustinExact ! http://en.wikipedia.org/wiki/Jennifer_Government
16 novembre 2011
C’est quand le bonheur libéral ?[…] le pouvoir dans le monde occidental que sa théorie permet aux peuples de s’émanciper vers un bonheur commun. L’analogie avec son compère marxiste ne s’arrête pas là, puisqu’il ajoute que si le monde […]