Est-il nécessaire d’optimiser le coût du travail en France ? Ou plutôt, est-il utile de sacrifier au confort et au bonheur des salariés pour gagner quelques pourcents de taux horaires ? De la même façon, est-il utile pour l’État – et donc pour les citoyens – d’améliorer la compétitivité fiscale de la France pour les hauts revenus ?
A priori la réponse logique est la suivante : bien évidemment, si on veut garder nos emplois, si on veut que nos fortunes reviennent, alors oui il faut que la France soit plus compétitive, que le coût du travail baisse en France, que la fiscalité soit plus attractive.
D’où le bouclier fiscal qui fait revenir les riches en France. D’où la suppression des 35 heures qui avaient fait exploser le coût du travail. D’où la TVA sociale qui permet de diminuer les charges sur les entreprises françaises pour les transférer sur la consommation, et donc en partie sur les importations étrangères. Les efforts à faire pour cela – explosion de la dette, moins de temps libre, moins de pouvoir d’achat – valent bien les bénéfices à en tirer, forcément !
Sauf que les faits sont têtus. Selon le bureau américain de la statistique sur le travail, si un employé de l’industrie française coûte 100, un Allemand coûte 115 et la moyenne de la zone Euro est de 103. Pas sûr que l’industrie allemande se porte très mal pour autant. Et, à quoi cela sert-il de gagner 1 ou 2 pourcents de charges alors que l’indice est de 4 pour les Philippines ! Et quel est l’intérêt de se priver de jours de repos, de plomber notre pouvoir d’achat si nous sommes de toute façon moins compétitifs que les pays émergents ?
Pour finir, un point sur le bouclier fiscal. Selon la cour des comptes, l’évasion fiscale a coûté en 2006 17,6 millions d’euros. Selon le rapporteur général du budget Gilles Carrez, le bouclier fiscal a coûté environ 600 millions d’euros en 2007. Nous avons donc dépensé 600 millions d’euros pour faire revenir 17,6 millions, objectif qui n’a même pas été atteint, alors que durant la même période aucun évadé fiscal n’est revenu ! Tout cela est-il vraiment utile au vu des résultats ?
Les sources sont citées en liens dans l’article et proviennent des statistiques fédérales américaines, de l’Assemblée nationale, le tout inspiré par un article du Post et un autre de Politique.net
2 Responses to “Le sacrifice inutile de la compétitivité”
27 février 2012
Le mythe de la Chine atelier[…] et bien plus élevé que dans les pays émergeants comme le Brésil, l’Inde ou la Chine. La différence est si grande qu’il est totalement inutile de se battre sur ce critère, nous perdrions à coup […]
2 mai 2012
Quatre bonnes raisons de ne pas voter Sarkozy[…] zéro. En faire le seul levier de politique économique est donc un mirage, car jamais on ne pourra concurrencer les pays émergents sur ce point. À moins que vous acceptiez de réduire fortement votre […]